Au fil des pages des ouvrages publiés, à découvrir et partager !

Grâce aux recommandations de Marie-Hélène Bénetière, Chargée de mission pour les parcs et jardins au Ministère de la Culture (Service du patrimoine – Sous-direction des monuments historiques et des sites patrimoniaux – Bureau de la conservation des monuments historiques immeubles), nous vous proposons d’en découvrir toujours plus sur les parcs et jardins au fil de vos heures de tranquillité, sans outils de jardin à la main, sans visiteurs à accueillir, sans promenade culturelle à commenter…

Un peu de temps pour vous et vous faire du bien !

Emmanuel Torquebiau, Le livre de l’agroforesterie. Comment les arbres peuvent sauver l’agriculture, Arles, Actes sud, juin 2022.
https://www.actes-sud.fr/catalogue/nature-et-environnement/le-livre-de-lagroforesterie

Les Cahiers de l’École du Louvre n° 18 sont consacrés à des travaux d’étudiants sur les jardins historiques
https://journals.openedition.org/cel/20659

Les Amis du Potager du Roi, Le Potager du Roi de l’École nationale d’horticulture, Turriers, Naturalia publications, 2022.
https://www.naturalia-publications.com/le-potager-du-roi

 Amateurs d’histoire, vous découvrirez comment l’École nationale d’horticulture de Versailles (ENH), créée il y a cent cinquante ans en 1873, acquiert en quelques décennies une très grande réputation internationale. Les élèves y apprennent par la pratique dans le Potager et grâce à l’enseignement des plus grands spécialistes de l’époque, dont un a même dessiné l’un des jardins du nouveau palais impérial de Tokyo au Japon.

Amateurs de jardins, vous pourrez parcourir et admirer le jardin de l’École d’horticulture, tel qu’il a été recréé par les élèves sous la direction de quelques maîtres jardiniers et d’Auguste Hardy, récompensé à l’Exposition universelle de 1878 et inscrit aux Monuments historiques en 1925 comme « le jardin de l’École nationale d’horticulture de Versailles (Seine-et-Oise) dit “ancien potager du Roi” ».

Même s’il considérait le Potager du Roi comme beaucoup trop petit pour en faire le jardin de démonstration et d’apprentissage de toutes les disciplines de l’horticulture alors en plein essor, Auguste Hardy, par son génie, a réussi à lui redonner tout son lustre avec un patrimoine exceptionnel de plantes ornementales et de fleurs – avec les mêmes nymphéas qu’à Giverny dans le bassin central –, de plantes potagères et surtout d’espèces et de formes fruitières dont les fameuses palmettes Legendre.

Lucie Nicolas-Vullierme, Gazons, Paris, éd. Klincksieck, 2022.
https://www.klincksieck.com/livre/9782252042472/gazons

Quantité d’ouvrages traitent des divers éléments qui composent les jardins. Aucun, à ce jour, n’a exploré le plus simple : le gazon. Or les sources littéraires et iconographiques dont nous disposons révèlent la place fondamentale du gazon dans la culture occidentale, son importance symbolique comme son rôle à la fois structurant et sensible.
S’appuyant sur de nombreuses archives et une riche iconographie (plans, peintures, photographies et cartes), convoquant textes scientifiques, littéraires et philosophiques de l’Antiquité à nos jours, s’entretenant avec Jacques Moulin, architecte en chef des monuments historiques ou encore avec le paysagiste Allain Provost, Lucie Nicolas-Vullierme nous dévoile l’histoire méconnue et fascinante de l’herbe maintenue courte.

Clare Hickman, The Doctor’s Garden : Medicine, Science and Horticulture, Yale, Yale University Press, 2022. 238 pages.
https://yalebooks.yale.edu/book/9780300236101/the-doctors-garden/

Alors que la Grande-Bretagne devenait un empire en constante expansion à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, de nouveaux spécimens botaniques exotiques ont commencé à arriver dans les espaces publics et privés du pays. Les jardins sont devenus des sites non seulement de loisirs, de sport et de plaisir esthétique, mais aussi de recherche scientifique et de diffusion des connaissances. Les médecins praticiens ont utilisé leur formation botanique pour capitaliser sur la mode croissante de la collecte botanique et de l’expérimentation agricole dans les jardins institutionnels, semi-publics et privés à travers la Grande-Bretagne. Ce livre met en évidence le rôle de ces médecins praticiens dans l’évolution de l’utilisation des jardins à la fin de la période géorgienne, marquée par une fluidité entre les idées de ferme, de laboratoire, de musée et de jardin.

Plaçant ces activités dans un cadre plus large d’intérêts à la mode, scientifiques et économiques de l’époque, l’historienne Clare Hickman soutient que les jardins sont passés de lieux de plaisir principalement statiques à des lieux de rassemblement clés pour l’amélioration, le partage des connaissances et l’exploration scientifique.

Estelle Zhong Mengual, Apprendre à voir. Le point de vue du vivant, Arles, Actes sud, 2021.
https://www.actes-sud.fr/catalogue/nature-et-environnement/apprendre-voir

Une forêt ? Un paysage charmant.
Un corbeau ? Un sinistre présage.
Une rose ? L’être aimé.

Le monde vivant est à la fois omniprésent dans notre culture et décidément absent. Car percevoir le vivant comme un décor, un symbole ou un support de nos émotions sont autant de manières de ne pas le voir. Et si nous apprenions à voir le vivant autrement ? Si nous entrions dans un monde réanimé, repeuplé par les points de vue d’autres êtres que nous ?

Ce livre se propose d’équiper notre œil pour saisir le vivant autour de nous comme foisonnant d’histoires immémoriales, de relations invisibles et de significations insoupçonnées. Sur le chemin de cette métamorphose, nous avons pour guides celles et ceux qui ont passé leur vie à apprendre à voir le vivant dans son abondance de signes et de sens : des artistes peintres et des femmes naturalistes du XIXe siècle anglais et américain. Le livre enquête sur leurs arts de l’attention, différents mais complémentaires, qui ont su tisser ensemble savoirs et sensibilité. À travers cette exploration, c’est une autre disponibilité au monde qui fait surface.
Chaque jour est une occasion inouïe et renouvelée d’apprendre à voir.

Susan Campbell, The Garden Diary of Doctor Darwin, Chicago, Unicorn. 2022, 320 pages.

Un journal inédit qui apporte un éclairage nouveau sur les débuts de Charles Darwin et sur le jardin où il a grandi.

En 1986, Susan Campbell a fait la découverte fortuite d’un journal de jardin jusqu’alors inconnu et a passé les trente-cinq années suivantes à rechercher son contenu. Écrit entre 1838 et 1865 par Robert Darwin, le père de Charles Darwin, le journal présente la source originale de l’intérêt de Charles Darwin pour l’histoire naturelle. Après la mort de Robert Darwin en 1848, le journal a été poursuivi par la sœur de Charles, Susan. Dans des détails somptueux, il décrit les activités horticoles et domestiques au Mount, une grande maison sur les rives de la rivière Severn à Shrewsbury qui était la maison de la famille Darwin de 1800 jusqu’à la mort de Susan en 1866.

Le journal décrit les plantes qui poussaient dans le jardin – qu’elles soient ornementales et exotiques, utilitaires ou comestibles – ainsi que l’élevage des vaches et des cochons, les échanges de plantes avec les voisins et la famille et les événements occasionnels d’importance locale. De plus, il révèle que le Dr Darwin a mis son jardin à disposition pour plusieurs des expériences horticoles de Charles en 1838, éclairant d’un jour nouveau les premières années du biologiste révolutionnaire.

Véronique Mure, préface de Francis Hallé, Évasion botanique, Nîmes, éditions Atelier Baie, septembre 2021.
http://editions.atelierbaie.fr

Rien n’arrête le végétal. D’un naturel accommodant, cet être vivant s’implante partout, sur les sols arides ou battus par les vents, sur les pierres des murets et même dans les interstices des villes bétonnées. Dans cet ouvrage, la botaniste méditerranéenne Véronique Mure nous invite à appréhender ce monde enraciné, à le regarder pour mieux le comprendre. Ses photos lumineuses et subtiles tracent au fil des pages un chemin botanique, poétique et surprenant. Notre œil est ravi, notre esprit aussi.